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jilyann

Esprit Grand père, es-tu là ?


Sous la parure tout en plumes du chaman en communion avec les esprits, on découvre dès la première scène Zé, un lycéen de 17 ans, vivant dans le vieux et lézardé quartier des yourtes d’Oulan-Bator.

Il peut communiquer avec Grand-père Esprit, méditer en jouant de la guimbarde le soir, il n’en reste pas moins un adolescent qui tombe amoureux, qui se fait punir car il regarde son portable en cours, qui aspire à la modernité d’un appartement hyper connecté.

Et c’est la grande force du film de nous montrer le quotidien de cet adolescent vivant entre ces deux mondes et sa difficulté à trouver un équilibre entre les deux. Crâne rasé contre mèches peroxydées, suivre son crush sur Insta contre suivre le rituel chamanique, aller en boîte avec son amoureuse ou aller se ressourcer dans la nature.


La réalisatrice Lkhagvadulam Purev-Ochir explique comment l’idée de ce film lui est venue dans cet entretien :

« Le film est né d'une rencontre qui n'est pas si différente de celle du film. Ma mère m'avait emmenée consulter un chaman pour une affaire de famille. Nous sommes arrivées en retard à la cérémonie et je n'ai pas pu voir le chaman avant. Plus tard, alors que j'attendais ma mère, un jeune homme est venu s'asseoir à côté de moi. Il avait l'air très sympa, ses deux bras étaient couverts de tatouages et il portait une boucle d'oreille. Il a commencé à jouer à un jeu sur son téléphone. Une fois sorties de la maison, ma mère m'a dit que c'était le chaman que nous venions de consulter »

Pour autant, si le scénario montre une tension entre les deux univers de la modernité et de la spiritualité, jamais il ne les oppose. Le film évite l’écueil du manichéisme en se concentrant sur le quotidien, somme toute banal, de ce jeune homme. Les deux mondes se télescopent, s’entremêlent, questionnent le héros comme le spectateur sur la manière de vivre sa spiritualité dans un monde qui souvent lui tourne le dos.

La géographie du lieu, la ville d’Oulan-Bator, permet de créer deux espaces distincts qui appartiennent pourtant à la même ville : le quartier des tours modernes face au vieux quartier des yourtes ; ce qui permet des plans larges ou en plongée très réussis.


La thématique est vraiment intéressante et j’aurais aimé ne dire que du bien de ce film et pourtant, au bout d’un moment.. c’est l’ennui qui a primé. Des plans trop redondants, un jeu d’acteur sans vibration, pas de grande alchimie entre les deux amoureux, donc peu d’émotion ressentie hormis dans les scènes avec le voisin alcoolique et le père de ce dernier. Le rythme du film est très lent, ce qui ne me gêne pas quand l’image me fascine mais ce n’était pas le cas.

J’ai été cependant intéressée par le travail de cette réalisatrice que je ne connaissais pas et ne regrette pas mon voyage en Mongolie et d’avoir fait la connaissance d’Esprit grand-père.

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